Cyclotourisme : Récit de la randonnée aux saintes maries de la mer 2007

19-09-2007 maj 20-11-2015 Fiche contact

Un groupe de cyclo-touristes sur la bande cyclable d'Arles aux saintes maries : la CamargueAyant décidé de marquer par un périple loin de ma demeure ce passage de l'éphéméride, me voici on the raod again, cette nuit du 22 septembre 2007.

54 ans que ma mère me déposa sur cette terre ; c'est donc vers la mer et le Dieu Neptune que je pédale dès 2 heures du matin.

La favergie est endormie, une bombe à neutrons semble être passée par là.

Les appuis sont incertains, la pédalée est lourde, le vent du sud et les nonante kilogrammes en sont la cause.

Albertville : une voiture me double enfin. La route menant à Aiton est magique, guidé par les odeurs de pain cuit, de village en village, j'arrive au premier point de repère : Aiton.

Loana repose ses miches, alors que quelques camions regagnent l'autoroute.

Une invitation au suicide m'est proposée au passage à niveau d'Aiton : Perdu, pas pour cette fois encore, certains seraient trop contents.

La pleine lune, les villages éclairés des coteaux du Grésivaudan, confèrent à la nuit une ambiance magique et jouissive.

C'est sans soucis que j'arrive à Goncelin. Je louvoie dans la route des champs entre mais et fougères.

La nuit est noire, l'éclairage insuffisant, le cochon va sortir du mais, où je vais me fourvoyer dans le fossé ; pas fier le Glaude roulotte à tâtons jusqu'auTouvet, non content de retrouver la route nationale de Grenoble encore calme. Je fais bien souvent fi des feux qui passent au rouge dès qu'il me voient.

7 h du mat': Grenoble s'éveille, les indigènes s'affolent, la piste cyclable du long de l'isère est empruntée par de nombreux jeunes à vélo, qui eux vont au boulot ou à la fac.

Le vent souffle bien du sud, le salaud, l'avancée en est pénible, l'isère coule calmement ses eaux vertes.

Je continue tranquillement entre fleuve et autoroute, durant 33 km sur la piste cyclable par St quentin et St Gervais.

Mais la future voie verte menant à Valence, s'arrête là : il me faut suivre à présent la route RN532 jusqu'à St Nazaire en Royans : à cette heure le trafic est encore fluide et supportable.

Je note sur mon calepin, un hôtel à ST Romans, puis l'hôtel Rome de cette ville, qui pourrait peut-être servir de bivouac un jour, lorsque mes bourses seront plus fermes.

Les camions pétaradent à présent, et il est temps d'arpenter la D 125 en balcon entre Vercors et vallée du Rhône.

Quel changement : la Drôme est calme, les noix commencent à peine à être gaulées , quelques labours effectués

La vue s'étend sur la vallée du Rhône, Romans, Valence et l'ardèche ferme le tableau.

A Crest il faut reprendre la route nationale qui grimpe vers le col d'Aleyrac.

Pas difficile ce petit col, mais le vent du Sud, en rend l'avancée pénible.

Ouf : la bascule mène à Cléon puis La Bégude de Mazenc, entre vignes et collines.

Madame de Sévigné est une femme de lettres, et la marée chaussée : des hommes de coeur.

Compulsant avec insistance la carte routière, le bel argousin, débonnaire et affable m'indique la direction de ....

j'emprunte ici une nouvelle route assez calme, qui devrait réduire de quelques kilomètres mon parcours.

L'entrée dans Orange sur une route dégeulasse à la circulation démente est dangereuse : il faudra étudier la prochaine fois une variante moins stressante.

Orange, fatigué je me casse la figure, sans gravité heureusement.

Je note dans mes tablettes, dès l'entrée dans Orange : " suivre direction chateauneuf du pape puis Roquemaure ".

Le parcours longe à présent le Rhône, Villeneuve lès Avignon montre un beau château et vestiges.

Pas le temps de visiter, passé le pont à Avignon, direction hôtel Ibis, la gare, il faut suivre la direction de ...

Il est sept heures du soir , la circulation est dingue, mais à ... route de Maillaine.

De nuit ; j'opte pour la RN dangereuse, un écureuil suicidaire tente par deux fois de traverser la route.

Sauvé pour cette fois, l'imprudent animal, se tapit dans les fourrés.

Arles :J'ai du mal à dénicher la direction des saintes Maries de la mer.

Je louvoie, me fourvoie, comme ces deux pélerines perdues à l'entrée du tunnel non éclairé.

En bon samaritain ; le glaude fait profiter de ses lumières les deux randonneuses.

Mais sortis du noir, à chacun sa route, chacun son chemin, le mien se dirige vers la camargue et non pas la camarde comme j'ai faillit le dire , le leur semble plus chaotique, à la recherche de leur logement dans cette zone suburbaine : bon courage mes chéries et que Dieu vous garde.

Saintes Maries de la mer, vu de .. la merLa route des Saintes Maries est moyennement chargée de voitures dont certaines manquent de m'envoyer en enfer : mais ma BA réalisée devrait intercéder en ma faveur.

Putain, bordel de m.. , mon éclairage tombe en panne subrepticement. Mais quelques jurons bien placés et coups de pied l'inciteront à redémarrer après quelques minutes.

L'avancée devient longue et pénible , malgré la beauté envoûtante des lieux, j'apercois le halo de lumière qui se reflète dans la brume, signifiant la fin du voyage.

Les Aigrettes garzettes et autres hérons cendrés dorment et je puis remercier sainte Sarah de m'avoir protégé lors de ce périple.

Arrivée à 23 h 50 après 406 km et 20 h 28 les fesses sur la selle.