L’air est irrespirable.
Sur la piste cyclable refaite a neuf, ça roule .pour lui.
Après 23 kilomètres de plaisir solitaire, arrivée
à saint Quentin, il tente la petite route qui serpente le gresivaudan,
par Vers, Polienas, c’est joli, tournicotant, et offre de très
belles vues sur les montagnes , baignées de lumière.
Quelques fermes qui semblent sortir du 19 eme siècle ont résisté
aux méfaits de la civilisation.
La route nationale jusqu’à St nazaire n’est vraiment
pas folichone, et mortelle, comme le montre les mannequins noirs, qui
jalonnent cette voie, mais heureusement la route du balcon de la vallée
du rhone par Barbieres, Peyrus, fleure bon le foin sec, la drome des
collines
Après une douche fraîche à la fontaine de Combovin,
c’est en tapant dans les graisses, que notre cyclo aborde le méditerranéen
Col
jerome cavalli , du nom d’un as de la guerre de 40.
Et bien oui, j’ai même pris 5 mn pour lire la pancarte sommitale,
comme quoi le primate sait lire.
C’est dur, chaud, mais désert et magnifique.
Au sommet le vent , le paysage de garrigues et de chaumes, la vue sur
les baronnies font oublier la fatigue.
A Saou , ou la chaleur devient insupportable, les touristes attablées
aux terrasses, n’ont même pas un regard pour l’équipage
baroudeur.
Le paysage dans cette drome surchauffée est cependant magnifique,
et heureusement dans tous les villages et hameaux , coulent la fontaine.
A 18 heures enfin, st ferreol 30 pas , que notre randonneur connaît
bien, pour y avoir déjà sévit à plusieurs
reprises, le gîte est plein .
Mais consternation: Vero, la belle parisienne reconvertie en aubergiste,
ne le reconnaît pas.
C’est donc au camping , infesté de belges et hollandais
qu’ils dorment à même le sol après cette balade
de 277 km.
5 heures du mat’, les campeurs
dorment tous, c’est dans la plus grande indifférence, qu’ils
arpentent la route de Nyons , puis de vaison la romaine.
Après une rencontre inopinée, ou presque, avec un exhibitionniste,voici,
Malaucène et le pied du Ventoux .
Arrêt pipi, et café liquoreux.
La montée est abordée très prudemment, vu le poids
de l’équipage.
La pente abordable durant les premiers kilomètres, devient très
difficile, et malgré tout, le couple a le temps de regarder,
et surtout d’humer le paysage de pins et de landes.
Rencontre avec le cousin à rené Garin, un cyclotouriste
du Nord, en goguette dans le vaucluse.
Lui, bénéficie de toute l’assistance et de l’affection
des siens.
Roublou, blou, rabala bla, les deux cyclos devisent sur le paysage,
le Nord...
Mais tout à coup, René pète une durite et c’est
seul et en costo que le sommet est atteint, somme toute sans trop de
souffrances.
Après la séance obligatoire de cartes postales, la descente
est chaude, par Sault, ou de nombreux cyclistes tentent également
leur mecque.
La face cachée du Mont ventoux, par Brantes , chère à
Vélocio, est méditerranéenne , chaude, et déserte.
Seuls quelques autochtones cherchent le peu d’eau qui coule dans
la rivière de cette vallée
St ferreol , il est passé par ici, il repasse donc par la, mais
file, d’autant plus que Véro, fait la sieste.
L’avancée devient difficile sur cette route chaude et calme
À Saou, après un ultime arrêt fontaine devant la
terrasse du café, remplie de touristes cuits et médusés
la forêt de Saou et du pas de Lauzens, est rafraîchissante.
Le retour par Crest, Chabeuil sur la D16, large et en faux plat montant,
n’est pas jojo, malgré le peu de circulation ce dimanche.
Chabeuil soleil rouge, donne lui tout de même à boire ,
dit la mémé à son mari.
Le bivouac à 22 heures, en plein champ de blés, parmi
les moustiques, n’a rien du mythe du beau cow boy après
242 kilomètres.
3 Heures du mat’ la pleine lune est magnifique, on y voit comme
en plein jour.
La route en balcon entre Vercors et vallée du Rhone est déserte
et grandiose.
Sur la route de la mort entre Saint Nazaire en royan , même les
boulangeries sont désertes à 5 heures.
Grenoble, après avoir tapé dans les graisses durant 80
kilomètres, un arrêt café et sucres s’impose.
Faverges est rejoint à 14 heures, après la remontée
sans histoire, mais chaude , par Albertville ou la fontaine de jouvence
de la place de la mairie, a fait son effet