Cyclotourisme : Cent cols dans les Alpes en 2005

La randonnée cyclotouristique des cent cols du club du même nom

par Claude B.., sur la route des grandes alpes et les petites routes 19-08-2005 maj 27-11-2021

Premier jour : Faverges- Les Bauges - Saint Colomban les Villards : 153 km

Fatigué,foie patraque, quelques transaminases baladeurs : « Faut faire des hanalyses (*1)», me répétait ma mère : « biopsie du foie », suggérait alors mon toubib : c’est pourquoi je décide de prendre non pas le taureau par les cornes, mais fanny par le bas du guidon, pour une petite visite des Alpes.
Pas de programme, ni de prévision, chargé comme un baudet, je me fie béatement au parcours tracé.
Il fait frais, et presque froid, en ce petit matin d’août, tout est beau et vert en bordure du lac d’Annecy, la piste est tranquille, mais comme il est impossible de passer inaperçu, je croise Henry, mon ami mais néanmoins, sous-directeur de l’opac, se rendant au boulot.
Rires, galéjades, mais son sourire narquois, me motivera d’autant plus, afin d’aborder le col de Leschaux, malgré un état général pas folichon.
La gouille est bleue de plaisir, les Bauges, sont calmes et vertes, seuls quelques tracteurs agricoles ronronnent dans les champs ; l’allure est tranquille.

Etant en terrain connu, le nom des hameaux s’égrène : «Etre, Ecole, la Compôte et ses maisons de bois, qui ont survécues au temps et à la folie des hommes », les greniers à grains des Bauges devant, sont toujours debout dans la dépression du col du frêne.
Au susdit col, une pause : « Clic clac, photo souvenir par un jeune couple, aussi causant que les ruminants du terroir, mais qu’importe.
La descente non pas aux enfers, mais vers Saint Pierre d’Albigny est l’occasion d’admirer la belle vallée du Grésivaudan, que je pratique depuis quarante ans, sans me lasser.
Le château de Miolans, remarquable, sur son éperon rocheux, veille sur la vallée du Grésivaudan.
Elle est à la fois agricole, viticole et industrielle, les départementales sont tranquilles, mais l’autoroute chargée.
Si le Col de Cochette, désert et vert, est agréable, le Col du champ Laurent et du Grand Cucheron est l’occasion des premières souffrances solitaires, des premières purges, et expiations.
Le village de La Table marque non pas une pause déjeuner, puisque le repas sera tiré des graisses, mais un palier dans cette rude ascension ; tout y est : sapins, hêtres ou fayards, fougères, ça fleure bon le sous bois et malgré tout la balade est agréable.
Au sommet, à l’ombre des épicéas, un papi, ancien cycliste, me capte dans la boite à malices, il semble être là, à guetter avec délectation les randonneurs de passage.
La descente raide et gravillonnée, sera abordée doucettement.
Les cheminées des usines d’Epierre, ne crachent même plus de fumée, comme le prédisait Coluche, Saint Remi est tranquille dans la basse Maurienne, toute géraniée de fleurs et de toits de lauzes : elle en est presque belle la bougresse.
Cette vallée, laide encore quelques années auparavant, est bien agencée, les villages et hameaux sont aménagés, les maisons retapées.
Il faut à présent aborder le Col du Glandon, la plupart du temps arpenté à pied, car la fatigue et l’hypoglycémie font des ravages.
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Arrivé malgré tout sans encombre au camping de Saint Colomban les Villards, à mi-col, la dame préposée des lieux, ne comprend rien à mon discours, tant j’ai du mal à articuler. « Parlez vous français », me dit-elle , « non : favergien », lui réponds-je en substance » .

Heureusement un jeune randonneur affable et sympathique s’occupe de la traduction, et m’aide à monter la tente.
Nous échangeons ensuite quelques impressions, avant que je me m’enfile et casse le dos sous la frêle demeure.