Cyclotourisme : Récit de la Grande Traversée des Alpes à vélo en 2008 par claudio du Biclou

24-01-2008 maj 03-05-2018 Fiche contact

Pré étape Genève Thonon samedi : 53 kmcarte de la route des grandes alpes à vélo

Menton Nice by train Retour vers la Favergie by Ter et une sacré épopée.

Total de 661 Km pour une dénivelée de 16.000 m

Vitesse ascensionnelle de 450 m par heure en moyenne (8 m /mn, ou 1.2 m/sec) pour 83 kilogrammes du phacochère + ses habits et 28 kilogrammes pour Fanny. puissance estimée de 150 watts (les pros du TDF sont à 400 watts et 1400 m/heure)

Les photos

 

Prélude Lémanique

Meyrin gare 2008Meyrin en Genevois : en ce samedi 28 juin de l'an 2008 après jésus Christ : alors que les avions s'égrènent en vol plané sur l'aéroport, rasant la route de Genève, notre sanglier s'en va vers Thonon et ses bains, en longeant la voie de chemin du fer.

La route menant en capitale de la Sapaudia est calme, mais le pont du Mont Blanc reste un passage obligé et dangereux, cette fois ci le bipède se risque à le traverser avec sa Fanny : mal lui en a pris, ses fesses se serrent, son visage se crispe.

Ouf : le restaurant l'Apothéose est le prélude à cette longue chevauchée, il suffit à présent de longer le lac en vue des beaux canots qui se guigalovent sur le lac.

 

léman bleu en 2008Alors que je péripate doucettement le long du Léman afin d'atteindre Vongy , deux charmantes ghanéennes qui tentent de gagner leur pain à la sueur de leurs frondes , me sourient, me saluent gentiment en m'invitant dans les jolis sous bois de Nernier : Mais que Nennie, il faut que j'avance.

Le parcours je le connais pour le réaliser plusieurs fois l'an sur ces berges lémaniques, fit des filets de perches, Thonon passé , voici Vongy ou la chambre 103 m'offrira une nuit de repos avant le vrai départ.

 

Première étape : La verdure des préalpes : de Thonon au Cormet de Roselend : 170 Kilomètres

La nuit ayant été agitée : c'est fatigué déjà, après cette soirée à écouter la délicieuse Marie Thérèse Porchet à la télé suisse Romande que je remonte tranquillement la Dranse qui écume ses belles eaux vert cristal.

La route du contournement de Thonon flambante neuve est déserte, car inaugurée ce samedi 29 juin 2008, par toutes les huiles du département, elle ne sera en service que demain . Il me semble même y apercevoir quelques traces cyclables.

Taninges

Il est cinq heures, la route est calme ce dimanche matin .

Le jour se lève à peine, au Jotty au kilomètre 17 le pont du Diable serait à voir, mais présentement les marchands du temple dorment encore et les bofs pas encore dans leur caisses roulantes : il me faut avancer.

A saint jean d'Aulps je marque un premier arrêt boulange et note l'adresse de l'hôtel " au Lion d'or " ainsi que celle d'un " 8 a 8 " et puis celle du camping " le Solerey ".

Au km 22 la route étant barrée, il faudrait passer par Seytoux : N'ayant pas envie de me taper une bosse en plus, je tente le diable et passe outre les interdits, chose à ne pas faire bien entendu. Mais nous sommes dimanche et finalement grâce à Dieu ça passe. Mais en semaine c'est rigoureusement impossible, car un tunnel est en cours de réfection.

Il fait chaud la route est déserte, mais le nenieme rallye des vieilles totos enfume déjà l'air pur des alpes

Les Gets ne crient pas encore, la station s'ébroue à peine, le musée des musiques mécaniques est bien sur la place au km 40.

Passé le col, la plongée sur Taninges est rafraîchissante et assez calme pour que j'ai le temps de noter sans même marquer l'arrêt , l'hôtel le Nutril situé au km 51.9

Afin de remplir ma base de donnée et jouer les TCS : je note un super marché champion au km 50.4 , un cash au km 54

Sur la route du petit col de châtillon le flot des véhicules débute, mais heureusement la plongée sur Cluses est rapide : A peine le temps de jeter un oeil sur la vallée de la mécanique, les montagnes aux pentes abruptes , il suffit de suivre peu avant le bourg, à droite, par Scionzier.

L'Arve écume des eaux blanches, le col qui se profile prédit une belle suée, j'en profite alors pour honorer non pas la belle vendeuse , mais plutôt un de ses kilogrammes de pèches , gloutenement avalées sur le marché.

Fini la mise en jambes et en bouche, il faut à présent s'employer sur les pentes du col de la colombière :

Si les premiers kilomètres sont sympathiques, brusquement la pente se raidit comme mes ischojambiers : l'effort est intense, la sueur qui perle sur mon front en noie mon compteur de tours de roues : C'est à la main que je compte les hectomètres.

Mais le plat, du bien nommé village du Reposoir permet de jeter un oeil sur les maisons encore typiques et l'abbaye des soeurs, même si aucune Rouquine carmélite ne se montre.

Il ne reste plus que 7 km avant le col, mais Dieu qu'ils sont durs et longs ces hectomètres.Le reposoir en 2008

Les dernières rampes sont terribles, d'autant plus que Fanny frime un peu en défiant sans le montrer un cyclo lyonnais en goguette sur les pentes de la Hiaute.

Ouf le col, les cacous de la coursette la Gran Bo sont encore à l'ouvrage , et Dondoglio ne verra même pas mes sacoches.

C'est vrai que la montagne est belle, même si le Grand Bo et la Clusaz sont un peu surfaits par l'urbanisation à outrance.

Les pentes du col des Aravis, je les connais pour les arpenter depuis quelques décennies à présent, il est beau, typiquement savoyard ce col, dommage que motos et totos pétaradent couvrant ainsi le tintinement des cloches des abondances.

J'ai du mal à hisser ma graisse et Fanny bedonnante aux 1500 m du sommet . En hypoglycémie parmi les touristes en goguette, j'accepte le verre de Jongieux offert par la sémillante jeune hôtesse.

Le repas sera pris dans un restaurant de la Giettaz en vue des arêtes de l'étale, entre motards et couple illicite.

Les gorges de l'arondine avant Flumet permettent de digérer et souffler.

Pas le temps de visiter le beau clocher à bulbe typique de l'architecture baroque, qu'il faut arpenter le col des saisies.

Il n'est pas très difficile en théorie ce col, mais il porte bien son nom : saisi de spasmes , je profite des épicéas pour m'allonger une bonne demi heure afin de dormir et faire baisser la température intérieure sous cette canicule.

La chevauchée est assez calme, malgré quelques motards, et doublé par des groupes de cyclos effectuant la randonnée des Alpes : , mais assistés eux.

Le Col enfin après deux ou trois arrêts à l'ombre des sapins et au son des tarines dans cette magnifique montagne .

La station est déserte et je bascule sans coup férir sur la vallée de Beaufort alors que l'orage gronde sur les sommets environnants : Pas étonnant que l'air détonne suite à la chaleur accumulée tout au long de la journée.

A Beaufort la pluie se fait plus pressante. La montée du col de Meraillet qui débute entre les montagnes abruptes a quelque chose de fantasmagorique.

Tout à coup la foudre claque d'un coup sec, ouf même pas mort, de grosses gouttes et des trombes dégringolent. Pas de chance Zeus, le pare avalanche est là, et c'est à l'abri de la DDE affable que j'ai le loisir de me raconter des histoires alors que le flot des visiteurs fuie l'orage .

le plan de la Lai 2008Une heure plus tard , sec et dispo je peux repartir sur les pentes soutenues du col : 12 km à 8 % alors que la montagne ressue , les cascades des pentes voisines se dessinent tel des traits blancs dans la verdure.

 

La pluie ayant chassé les intrus, c'est seul que je franchi le col du Méraillet (à noter l'hôtel : Chalet de Roselend ) découvre le lac de Roselend.

Par un ultime effort le gîte du plan de la Lai se détache de la brume : Il est alors 21 heures : Ouf il reste une place. La faim sera assouvie par un reste de pâtes de la gérante : " Dodo entre motards bataves et Suisses allemands " .

 

Deuxième étape : Les neiges éternelles et eaux blanches par Roselend, Le col de l'Iseran, le galibier et la meije

Cormet de Roselend de nuit 2008Cinq heures et cinq minutes : j'ai beau être en goguette, marqué par quarante ans d'usine, esclave de la montre, alors que les tarines, elles ruminent sans se soucier de l'orage qui menace et gronde sur les sommets, j'avance dans la pénombre sur la fin du col.

 

Heureusement la pente est douce, l'ambiance est calme, seul les torrents chargés par les névés encore abondants en ce mois de juin couvrent le cliquetis et les bruits infâmes par moment de ma roue libre made in Taiwan.

Le col est franchi dans une ambiance féerique que seuls les cyclos, les randonneurs connaissent : Imaginez : au loin, les cloches tintinobulent, les torrents grondent un fond de musique à la fois lugubre et doux, l'orage gronde et le jour pointe, l'émotion me gagne.

Je ne déroge pas au cérémonial du touriste "Clic clac", je fais une JFB, la pancarte sommitale prend en pleine poire son premier flash du jour, et son nieme de l'année : Mais " oh temps suspend ton vol comme disait un copain d'école je crois".

Ayant satisfait aux formalités douanières, nous plongeons à présent dans la vallée des Chapieux déserte entre rochers et pâturages.

Elle est rapide et tortueuse cette belle descente empruntée par les camés du TDF qui eux s'y pètent la gueule régulièrement,

je note cependant les coordonnes du gîte des chapieux (Auberge de la Nova) puis continue vers les bain de ..

Voici Bourg saint Maurice à l'heure du petit noir, un café est avalé alors que les travailleurs se préparent à une journée de labeur.

L'orage menace toujours, ça pète à présent sur les Chapieux, nous l'avons échappé belle.

La boulangerie de Seez calme une faim légitime alors que je remarque l'auberge de jeunesse à la sortie de Bourg. et au km 48 le gîte des Garcins en bordure de route pourrait servir à quelques cyclos.

Si le col débute par .. une descente de deux kilomètres le long de l'isere, rapidement les choses assez sérieuses se présentent

Les virages de sainte Foy en tarentaise sont pénibles d'autant plus que le ballets des camions et autres véhicules d'entreprises me rasent et m'enfument.

Visiblement de gros chantiers se réalisent dans les parages.

Mais fi des bandes cyclables sur cet itinéraire pourtant vanté par nos élus du conseil général.

La pente menant au barrage de Tignes est raide, et ce n'est pas la fresque presque effacée qui m'en console.

ouf , si l'accès à Val d'isere est un long faux plat descendant, les tunnels neufs , moyennement éclairés et le dernier pas du tout sont un vrai danger.

Il me faut bafouiller au conseil général.

Un petit casino sera heureux de me voir car une grosse faim et soif m'allégera de vingt euros.

Infos : Val d'isere : km 39.3 abri au km 48 gite Garcin val d isere 10 h 54 mn 72.25 km .

La station est très urbanisée et pue le fric, mais le col assez tranquille seuls quelques cyclos et motards me doublent.

Le pont st charles marque le début de la longue ascension, la pente est dure mais non rédhibitoire.

La vue sur Val d'isere est impressionnante.

Après la traditionnelle photo prise par une batave affable, la plongée sur Bonneval dans cette montagne déserte, en vue des glaciers de la Vanoise, est impressionnante.

Le village de Bonneval marque la fin de la descente et le début de la haute vallée de Maurienne.

Les maisons traditionnelles aux toits de lauze sont intactes, et l'hôtel du village est coquet.

Entre les deux immenses montagnes coule l'arc aux eaux claires.

A Bessans un arrêt casse grain s'impose, déballant mes sandwiches sur la place du village entre le diable et l'église, j'ai le temps de noter l'hôtel " le mont iseran " (cher) et le refuge de l'avérole ; mais pas de soucis je ne suis pas manchot

Le monde est petit car je rencontre Mr Bourgeois de Faverges.

A noter : Magasin spar à Bessans.

Le col de la magdeleine peu avant Termignon casse un peu les cuisses.

Le camping du val d'Ambuis à Bramans.

Chambre d'hôtes le relais de la diligence au bord de la route à Bramans

Passant Termignon sans coup férir, j'ai le temps de noter un camping et un spar.

Le vent de face devient pénible , encore un camping du val d'ambrin à Bramans

J'ai l'impression que Modane ayant bénéficié d'un lifting est moins moche que d'hab.

Un inter marché à Fournieux

Le fort vent de face et de côté rend la progression assez chaotique et il faut rester vigilant

d'ailleurs au pied du col, rencontrant un suisse autour d'une bière, l'un de leurs coureurs car il s'agit bien de couraillons, a chuté dans cette descente.

Il est alors 17 h au km 147.54 5h 56 et 160 km au sommet du col.

La descente sous la menace d'un très violent orage du côté de ..

21 h 08 sommet du Galibier 184 km

" Oh mazette " , s'exclame Dom la sémillante gérante du gîte, : il est vrai que elle a un charme fou cette Dom, mais bon , ou ceci va nous mener pensa le phacochère des ecombettes et on the road again. : Repas, pâtes bières et dodo avec un groupe belge, ne buvant pas, tel sera le programme de cette courte soirée.

 

 

Troisième étape : L'air pur des Alpes du Sud n'est pas un mythe , par Briançon l'Izoard, Vars et jausiers

La MeijeLe gîte dort encore lorsque à 5 h 30 je prends la face blanche de la Meije sortant de la nuit en pleine face, alors qu'un chat blanc minaude, la journée devrait s'annoncer faste.

Ma collection d'adresses continue : "L'hôtel " le rif blanc au km 11 " à Monetier " , le slyvana, un huit à huit au km 20.

Le cheminement vers Briançon est aisé dans cette haute vallée de serre chevalier, puisque la pente est descendante et le vent de dos,

A Briançon il me faut noter les vaubans ainsi qu'un hôtel ibis à l'entrée et un camping.

Un gros morceau est à avaler à présent : Mr le Col d'izoard. La route est déserte et munies de bandes cyclables , l'air est frais, les pentes sont raides, mais surprise plusieurs petites descentes permettent de souffler et de mieux apprécier le doux murmure du torrent :Il fait presque froid, mais le soleil pointe.

Le paysage est vert et endorphinatoire., pour la première fois depuis le d&part, je ressens un grand bien être : l'odeur des pins, l'air sec ,les oiseaux, la belle route asphaltée et déserte y contribuent.

1eres motos et premiers cyclos , un champion qui effectue de Tdf me double tel une fusée peu avant le col.:

Un vrai celui-là, un plus fou que moi, .. oui oui ça existe : "à fou, fou et demi".

Jugez un peu : ce cyclo âgé de 56 ans, effectue le tour de France de l'us métro en 14 jours afin d'en battre le record : 5000 km soit 350 km par jour, quand on vous dit que l'abus de colle à rustine rend fou.

Pour ma part, j'avance péniblement mais sûrement sur la route toujours tranquille, le refuge napoléon est toujours là, au km 46 km : et par un dernier effort voici le col et la casse pas si déserte que cela en cette heure matinale, puisque plusieurs gogos en goguette, ayant garé leur camping car, apprécient béatement ces lieux magiques..

Deux mots échangés avec le champion et un belge costaud aussi, et ma foi assez sympathique ; qu'il faut déjà plonger sur Brunissard.

La pente sur laquelle s'echinent de nombreux cyclistes est terrifiante, elle me chauffe le coeur et les jantes.

Je retrouve tel la tortue de Jean, mon champion, qui me quittera définitivement dans le col de Vars.

Lors de la longue descente dans les gorges assez dangereuses pour nous bipèdes à cause des tunnels, je rencontre un pèlerin cyclo qui se rend de Niort à Rome :beau vélo, beau chargement belle barbe, rien à voir avec le fou de l'Izoard.

Monté sur une belle randonneuse qui serait une cousine à Fanny mais plus ramassée, je le quitte dans ce col de Vars, terrible dans sa partie une.

Des pentes à 8 % sur routes larges et à découvert rendent l'avancée pénible..

Tel le cheval de le mouche du coche, je sue, et ressue suivi par un essaim de mouches teigneuses.

" Ouf " , Vars marquera une petite pause déjeuner.

Après quelques bières , la fin du col ou je note à tout hasard l'adresse du refuge Napoléon., est plus facile.

J'y croise du regard quelques cyclos muets, et après le traditionnel clic clac de la pancarte sommitale, il me faut basculer dans cette belle descente alors que la pluie menace. Elle menace tellement cette pluie qu'elle finit par tomber sous forme de grosses gouttes,

J'opte pour un abri, mais Brassens a tort, un petit coin de parapluie, pour un coin de paradis, non, non ces allemands sont assurément sont teutons et antipathiques, d'autant plus qu'il ont de rutilantes machines. j'ai le don de communiquer plus facilement avec de gent dames qu'avec de vieux mâles, est ce normal docteur ?

cadran soiaire de jausiersLa fin de cette vertigineuse descente est se termine à .. en vue des vestiges ..

Me voici à Jausiers, l'orage menace, je consulte donc les vestales de l'office du tourisme des lieux, qui m'indiquent affablement la colonie de .. gîte .. repas.

 

 

 

 

Quatrième étape : La journée de tous les contrastes de Jausiers, à la mer de la solitude de la Bonette à la cohue de la grande bleue.

La colonie dort profondément, il est à peine 4 h 30 mn lorsque je descends de ma chambrette, ou je passa une nuit agitée, mais seul : petit déjeuner préparé par les jeunes, tout est parfait, je suis paré pour une longue ascension vers la plus haute route d"europe.

J'entends au loin un clocher sonner les cinq coups, lorsque "clac", j'engage mon pied dans la pédale, la pédalée est lourde et hasardeuse sur les débuts de ce col de la Bonette , car la pente est rude.

Mais la route est déserte et tranquille, le jour qui pointe progressivement à quelques chose de magique et divin.

C'est donc tranquillement que j'arpente les 10 premiers kilomètres assez difficiles entre roches, genêts, et bruissement des cascades. Peu de véhicules y sévissent, ils seront 15 exactement sur les 23 kilomètres, essentiellement de beaux militaires en manoeuvre dans ce massif : il y en a partout de ces guerriers, tel un film de western, je les aperçois sur les sommets, au détour d'un virage, en patrouille, ils sont omniprésents.

L'altitude me gagne et me serre le coeur, j'ai un peu de mal à respirer, mais l'ambulance du RP 95 qui me double est rassurante, d'autant plus qu'une jeune cheffe de patrouille à la fesse arrogante et l'oeil malicieux me fixe, un ange passe entre nous deux, 1/4 de seconde, et il faut filer.

Le sommet est en vue, , le regard porte au loin : le paysage est lunaire, désert et magique, je suis aux anges,

Mais lorsque par un ultime coup de rein je m'apprête à franchir en vainqueur et solitaire les 2802 m, un Cyclo surgit du diable vau vert me double, sacoches et coup de pédale rageur, " ah le salaud ".

C'est un cousin à la perfide albion, pas étonnant, il me faut rassembler tout mon mauvais anglais scolaire pour que nous échangeons quelques clichés..

La belle descente à présent sur une route toute neuve, asphatée pour le TDF : c'est est écœurant presque, nous sommes bien dans l'empire du fric et du paraître.

La longue descente est magique, j'y croise à 9 h mon premier motard en goguette, et de nombreuses marmottes en folie.

Je m'arrête un instant près d'un curieux village abandonné tout en pierres à 2300 m d'altitude : et me demande comment les gens pouvaient survivre ici, alors que nous sommes incapables de faire plus de 100 m ne marchant et sans téléphone.

La vallée de la tinée est fraîche, verte et marquée par de nombreuses cascades qui tombent du ciel.

Vue de la cime de la bonette

Saint etienne de Tinée marque l'entrée en Paca, la ville est colorée, parfumée et les mamas et les papas qui discutent sur la place du village détonnent avec la froidure des alpes du Nord : Chaud, chaleur humaine.

J'en oublie même les premiers hectomètres de la piste cyclable très agréable le long du torrent.

Apès 15 km à me guingalover entre route déserte et Tinée verte, voici Isola ou il faut noter la présence d'un camping au km 61.,2, en bord de piste cyclable

Fini la sinécure, il faut à présent grimper le col de st martin.

Il est midi, le soleil cogne, la route grimpe dans la garrigue, en vue des gorges, il faut être maso et en forme pour escalader cette rampe.

Putain que c'est dur dans cette chaleur, mais je me motive en pensant que l'altitude apportera fraîcheur et bien être

Le début du col de Turini est chaud, mais les belles villas intégrées dans la verdure de la montée m'occupent l'esprit et rendent le progression plus facile. Les gorges qui suivent n'en finissent plus, mais la dernière portion du col sous une pluie fine dans la forêt de pins me débouche les narines.

La route qui plonge sur Sospel constitue un sacré dessert, entre pins et genets, les odeurs, la route d&serte..

A peine le temps de jeter un vague coup d'oeil à Sospel que j'entame sans coup férir l'ultime bosse de ce périple.

Le col de castillon n'est certes pas très difficile, la route est déserte, et donne un bel avant goût de la mer, mais ce faux plat montant n'en finit plus.

Enfin le sommet et j'entame la belle descente sur Menton sur cette route bien dessinée et déserte.

C'est très étrange , j'ai l'impression d'être dans un film des années 50, montrant les routes de l'arrière pays.

Peu de voitures y roulent présentement, et me voici arrivé par un prompt lot de pédalées, à la gare ou je suis abordé par une fille ayant déjà pas mal d'heures de vol, péri pas tétienne ? , je ne le saurais jamais, ayant refusé sa discussion, car la Jos m'attendait au tournant de la gare.