Cyclotourisme : Ablutions cyclotouristes 2010 : de Faverges au Puy en vélo en suivant la Via-Rhôna

 

faverges annecy le puy sur le gr65 chemin de compostelle en 2010Le but de cette bambée était de rejoindre le Puy en vélu , tout en suivant au plus près le fameux chemin de compostelle afin d'aller faire mes ablutions, sans toutefois me considérer en pèlerinage, bien que je m'imprégnerai de l'esprit de ce chemin, pour ponctuer ce périple par une visite à la cathédrale du Puy en Velay .

Ça y est le Glaude est revenu , il a bien bouclé sa boucle après avoir sué et expié ses pêchers..

Étape 1 : Faverges Hyeres sur Amby 164 km :

Le cloclever de soleil sur le mont blanc vu de la favergie en englannie en 2010<vide>her de Viuz a déjà sonné les sept coups depuis plus de trente minutes : la journée s'annonce lumineuse, alors que le soleil se lève pile au dessus du Mont-Blanc en Englannie

Le tableau est fugitif certes , mais immortalisé par mon Lumix. Le ciel est d'un bleu d’Auvergne, ne laissant place à aucun nuage, la lumière douce et rasante annonce la deuxième partie de l'été.

La piste cyclable déjà bien arpentée par des cyclistes de tous poils :coureurs en habits de gala, couraillons aux jambes rasées, cyclotouristes et cyclos tout rustre comme le glaude, alors que les calypiges en tutu dorment encore, à moins qu'elles ne préparent le repas de leurs foutus maris.

 

A cette heure, la plupart des cyclistes se saluent, sauf le vélo club d'Annecy, trop concentrés par leurs discussions intestines.

Arrêt chez le Paulo à saint jorioz afin de prendre des nouvelles de sa santé : Point de Paulo, ses acolytes présentent la tronche des mauvais jours, est-il arrivé quelque chose de grave au champion du monde du tour du lac ?

"Non", me grogne Jean-Michel, qui visiblement a du un peu trop forcer sur la badoit, hier au soir : "il dort encore",

Lorsque tout à coup, tel un chat maigre qui n'a pas mangé depuis des lunes, mon Paulo apparaît dans l'embrasement de la porte du chalet du Big-jump : "Ouf" , j'ai eu peur, mal en point notre ami, mais vivant, il faut qu'il arrête de bosser pour se soigner.

Deux cafés plus tard, il est grand temps de reprendre la route vers Annecy..

La voie verte est à présent plus chargée et sa population un peu différente : quelques rollers et piétons viennent peu à peu grossir le rang des inconditionnels, des purs et durs du bitume matinal.

Annecy s'ébroue tranquillement, alors que le marché, bien en place, est fréquenté par les habitués du quartier.

Les belles dames en channel et escarpins à talons, se dirigent vers le centre ville et les clodos sortent de leurs buissons : Certains croient me reconnaître comme routard et me saluent.

La sortie d'Annecy est désormais à classer pour le Glaude, dans le chemin des écoliers et des curés, car elles emprunte en partie le chemin vers Saint Jacques de Compostelle.

C'est en longeant le Thiou, la montée à Seynod, la rue du capitaine Anjot, que je rejoins Maclamod et la belle campagne albanaise.

La descente vers Belleville et la remontée à Etercy, bien que raide, débloque les viscères, emballe le cœur et réveille tous mes sens.

C'est tranquillement mais sûrement en inspirant chaque bouffée d’oxygéné avec délectation que je traverse cette région aux couleurs vertes.

Le tas de bois, bien rangé devant le maison, en plein soleil, les pommes qui rosissent, les jardins chargés de courgettes, tomates et blettes, annoncent la déclinaison de l'été..

Les champs de mais, dégagent une forte odeur de chichon et procurent une ombre salutaire : tout concorde à créer une atmosphère reposante, si ce n'est une circulation automobile plutôt chargée : Il est vrai que l'heure de la messe à Vallieres approche.

Dans le défilé des bottes à mandrin un gros semi remorque fait du zèle pour me doubler entre rochers et parapets et fait colonne quelques hectomètres plus loin, dans le tunnel : ya des coups de pompes qui se perdent , d'ailleurs je ne sais pas ce qu'il fout la ce camion .

Le confluent du Fier et du Rhône, marque le début de la fameuse, j'allais dire fumeuse : Via Rhôna .

Nous cheminons à présent sur la D 911 entre les montagnes de Savoie et le Rhône, dans cette région appelée Chautagne.

Malgré la bandelette cyclable, posée ici juste pour faire chiffre dans les statistiques, de nombreux cyclistes y pédalent leur balade dominicale dans une circulation juste supportable.

Fanette and I, roulottons tranquillement poussé par un doux vent du Nord : Les grains de raisins nous semblent encore bien verts pour la saison : Inquiète, fanette me demande si le gamay sera bon cette année. "Oui, mai alors bien frais, et avec du Jésus, il sera gouleyant lors des soirées hivernales".

fait moi un cygneChanaz marque le début de voie verte le long du Rhône : Fendant la foule de badauds, de promeneurs et de cyclistes des familles, nous nous faufilons entre les travaux de cette nouvelle centrale CNR au fil de l'eau.

A la faveur de la pause casse croûte tirée des sacs, tout en discutant avec la gent animale du fleuve, je comptabilise les usagers de cette piste cyclable : Quelques sacochards, une énorme majorité de familles y font leur petite virée, et même si on y voit pas les pros du macadam c'est réconfortant.

J'ai du avaler un peu trop prestement les deux énormes sandwiches préparés par la Joyce, comme si j'allais mourir de faim, car la reprise est douloureuse.

La chaleur et mon état général me poussent à plusieurs micro-siestes, ma foi salutaires.

Peu avant Virignin, sur le point d'être rejoint par un voyageur au long cours, de la même race que le Glaude, je lui fais signe d'oublier la voie verte, qui sans aucun fléchage ne mène nulle part.

Celui-ci ne m'écoutant pas, il ira se perdre dans les méandres incompréhensibles de cette foutue Via rhona, dont se gargarise les techniciens et politiques, et on a beau leur signaler de baliser un tantinet depuis 4 ans , rien n'y fait.

Pour ma part, connaissant le piège je continue mon chemin par le village de Virignin et la RN, pour continuer par le défilé de La Balme sans encombre en ce dimanche malgré les travaux.

Je ne reverrai jamais ce bel éphèbe malgré une nieme sieste à l'ombre des ifs, peut-être est-il tombé dans le fleuve et vogue à présent sur les flots.

Les tunnels et travaux sont passés sans encombre, je longe les eaux sur ce long ruban d'asphalte ponctué de crottes de moutons.

Le pont de Groslee marque non seulement la fin de la voie verte menant à Lyon, mais un point de repère incontournable :

"Allez", soyons fous, enjambons le pont pour explorer la boucle du Rhône entre Creys, Crémieu et Lagnieu.

La campagne est calme, rafraîchissante et envoûtante en ce jour de canicule : lorsque tout à coup, au détour d'un virage, au sommet d'une côte, l'horreur :

"Ah les salauds, zont pas loupés le tableau",

lLa centrale nucléaire de Creys Malville me saute dans la gueule,

"Putain que c'est moche, mais très très moche, en plus l'ont peinte en jaune cette super-saloperie de Superphenix" : en effet elle évoque bien un phénix qui plane sur la zone et sur toute la région.

Une bombe atomique à retardement que c'est, cette machine infernale, sorti des neurones des super ingénieurs des trente glorieuses, visiblement ingénieux, mais un peu sorciers.

Et ce ne sont pas les monceaux de fleurs qui arpentent la ville de Mepieu et sa belle église qui font oublier cette mocheté.

A présent en cours de démantèlement, elle donne du travail à de nombreuses personnes.

J'essaye de trouver la stèle de Vital Michalon sans succès et arpente la campagne par Faverges, Montalieu vercieu sa cathédrale cimentière.

La chaleur devient à présent insupportable d'autant plus que la route s'élargit.

Basculant des collines vers le fleuve , voici une nouvelle centrale, celle du Bugey et ses 4 tours rafraîchissantes.

Peu avant le village de Heyres sur Amby je déniche le camping municipal et désert.

Il est bien ouvert ce camping, mais personne : peut être qu'une alerte nucléaire a été déclenchée.

je m'installe, pour la soirée qui sera royale comme le couscous que je concocte sous le préau, bénéficiant des commodités : frigo, plaque de cuisson et douches..

La nuit sera calme, bercé par le doux ronronnement des ventilateurs du Bugey.